Malgré ce que pouvait faire la fille à son encontre, Selenore l'aimait. Il l'aimait plus que tout et ne pouvait pas se vouer à la quitter, bien qu'elle est tentée de le tuer en une heure sombre, où il aurait plus eut besoin d'aide que d'ennemis de la part d'une âme qui était si cher à ses yeux. Il se voyait donc mourir, par la main de celle qui l'avait aimé, que lui aimait et pour qui il aurait déplacé des montagnes.
Alors qu'il sentait son dernier souffle venir, sa fin arriver, celle qu'il chérissait s'effondra sur le sol, semblant souffrir et quitter le monde. Il savait qu'elle ne l'aimait peut-être plus, qu'elle le détestait par dessus tout. Il se mit donc à genoux puis regarda le ciel orageux. Dans une violence mêlant aussi tristesse, il cria face au ciel :
- Tu m'a condamné à devenir un monstre, tu m'as interdit la vie, tu m'a condamné à le rejoindre, tu m'as condamné à souffrir pour elle... VIENS !
Il pleurait, un flot de larme roulait sur ses joues et il ne cessait d'espérer la présence du puissance Roi des Aulnes. Ce dernier ne figea pas le temps, préférant voir Selenore, sentir son amour agoniser ainsi. Le brouillard se dissipa au fur et à mesure qu'il arrivait, après ce dangereux éclair qui zébra le ciel.
- Pourquoi m'appelles-tu ? Que me veux-tu ?
La rage du personnage était-elle que Selenore en frissonnait. Le monstre qui se trouvait sous sa forme de faucheur provoquait cet effet pour tout le monde. Le serdiagle se trouvait genoux à terre aux côtés de Mary, un regard sombre, noir et cruel sur son visage, la haine qu'il possédait contre la Mort n'était autre que celle qui l'habitait depuis plus d'un an :
- Tu m'a condamné et là, elle meurt... Redonnes lui la vie.
- QUOI ? TU OSES ? NE CONFOND PAS TA POSITION ET LA MIENNE. QUI PLUS EST, ELLE TE HAIE, ELLE A MÊME TENTE DE T'ACHEVER...
Selenore déglutit avant de répondre, avec toujours plus de rage et de passion vers celle qu'il aimait, probablement inconsciente bien qu'il ne se doutait pas qu'elle puisse entendre le moindre mot de cette conversation.
- Je l'aime, voila tout ce qui importe. * Il baissa ses yeux, toujours aussi luisant et humide* Redonnes lui la vie...
- Tout ce monnaye mon garçon et tu ne possède pas grand chose qui puisse m'intéresser
- Une éternité... Mon âme... Après ma mort, je donne mon éternité pour souffrir si tu lui rend la vie...
Ces paroles étaient sincères, il ne savait rien mais espérait la voir en vie, au péril de son futur. La mort, pointa un doigt vers elle :
- Elle ne va pas mourir, disons juste qu'elle souffre du loup qui est en elle.
- Libère la !
- Impossible, on ne peut rien contre cela... Enfin, je peux mais même ton âme ne suffirait pas... Il y aurait peut-être une solution pour qu'elle ne parte pas. Je peux transférer une partie de ton énergie vitale mais, pas avant ce qui doit se passer ce soir. Amène la dans ta future chambre du château, met la dans ton lit. Je la garderait en vie le temps des opérations.
- Il y a une contrepartie ?
- Tu me l'a déjà remise a travers cette plaie dans ton bras.
Un éclair frappa sur la mort et elle se volatilisa. Les nuages étaient toujours aussi obscures et ne cessaient de menacer. Malgré le peu de forces qui se trouvaient en lui, Selenore prit cette fille puis l'emmena dans une salle du château, celle qui était apparue dans son esprit lorsque les paroles du Roi des Aulnes s'abritèrent dans son esprit. Il ignorait si elle avait entendue cette discussion. Si oui, elle aurait pu savoir qu'il avait rejoint le seigneur des ténèbres contre sa volonté. Si non, elle le haïrait toujours, continuant de le briser à tout jamais. Arrivé au sixième étage, elle dans ses bras et toujours inconsciente, il se dirigea vers un mur, qui était apparu dans son esprit. Il ne figurait pas sur la carte qu'il avait pu découvrir avec Ortancia et Inari mais sentait que c'était là que voulait l'amener la mort. Une fois devant ce mur, il baissa inconsciemment la tête, posant un baiser sur le front de sa bien aimé. Par chance, personne ne se trouvait là et le mur pivota. Au centre de la pièce, un lit, chaud et douillet. Il y déposa avec délicatesse son amour.
¤ Tu ne m'aime peut-être plus mais mes sentiments restent inchangés¤
Telles furent les paroles qu'il dit avant de s'approcher du bureau de marbre qui se trouvait là. Un rouleau de parchemin il prit puis y écrivit avec une plume :
Mary, quoi que tu penses de moi, il vaut mieux que tu ne quittes pas cette pièce. Je ne t'enferme cependant pas et tu pourras la quitter quand tu le souhaitera mais par pitié, pas avant demain.
Il se retourna, s'apprêtant à franchir le mur puis se retourna vers elle. Ici, elle ne semblait plus souffrir mais plutôt dormir. Cette salle agissait donc sous le pouvoir guérisseur de la mort. Il quitta la salle puis vu le mur pivoter à nouveau, se dirigeant à présent dans le parc, en attendant de voir quand ce maître le mettrait à genoux encore une fois, lui donnant des ordres pour le moins horrible auxquels il n'aurait d'autre choix que de se plier.